Témoignages de professionnels

Céline ROCHET, Technicienne en Biodiversité
Etat de Genève
Gérer la biodiversité pour le compte de l'Etat, c'est travailler dans un cadre réglementé. Mais c'est aussi pour Céline Rochet, technicienne en biodiversité à l'Office cantonal de l'agriculture et de la nature –OCAN-, défendre les intérêts de la faune et de la flore avec conviction.


Sabilje Behluli Saidi, Cheffe de projet
Fondation pour les terrains industriels
Analyser un territoire, imaginer son développement, et surtout y réfléchir avec les parties prenantes, voilà ce qui motive Sabilje Behluli Saidi. Chargée de projet à la Fondation pour les terrains industriels à Genève, elle élabore des plans directeurs, suit la réalisation de projets urbains, élabore des cartes géographiques. Un travail qui prend toujours plus en compte les questions environnementales, de la préservation de la faune à la gestion des déchets en passant par la mobilité douce.

Patricia Gorin, Cheffe de projet, Fondation Nomads
Animer, négocier, rédiger, gérer, faciliter, tels sont les maîtres-mots de la carrière de Patricia Gorin, diplômée en géographie humaine. A quoi s'ajoute "réseauter", compétence déterminante dans le parcours professionnel de la jeune femme. Les connaissances accumulées au fil des emplois tissent la toile de fond de ses activités présentes: technologies de l'environnement, développement durable, énergies renouvelables, efficience énergétique, bilan carbone. Patricia Gorin a obtenu la plupart ...

  • de ses emplois grâce au réseautage. Jeune diplômée, elle se rend à des foires de l'emploi, puis à des conférences, des événements, des festivals consacrés à des thématiques environnementales. "Le plus important est de rencontrer les personnes, de se présenter, de poser des questions. Quand je cherchais un emploi, je leur envoyais ensuite mon CV. De fil en aiguille, j'ai bâti un réseau de contacts avec des intérêts communs, et ils m'ont ouvert les portes de plusieurs institutions".
    ACTIVITES
    Un emploi dans la coopération internationale

    Après presque 3 ans dans l’organisation mondiale des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) , Patricia Gorin est ensuite engagée en 2012 par Helvetas Swiss Intercooperation en tant que "Advisor in Environment and Climate Change". Elle mène un groupe de travail sur la résilience climatique et part en de multiples missions, comme celle en Haïti. "J'animais des ateliers afin de mesurer la résilience des communautés locales face au changement climatique, c'est-à-dire la manière dont elles s'organisent pour faire face aux impacts climatiques comme la sécheresse ou les inondations. Quels sont leur accès aux ressources ou leur connaissance des techniques d'irrigation? Peuvent-elle compter sur l'appui des communautés voisines et sur l'aide du gouvernement? Je prenais connaissance de leurs besoins et des problèmes qu'elles rencontraient afin d'en informer leur gouvernement. Je les formais à l'utilisation des outils d'analyse de risques et à la prise en compte d'indicateurs, comme le volume des inondations ou le type de dégâts causés". Ses langues de travail comportent l'anglais principalement, l’italien ainsi qu’un peu d'allemand et d’espagnol.
    Quelques années plus tard, Patricia Gorin, travaille aux Services industriels de Genève, en binôme avec un ingénieur. Elle-même endosse le rôle de cheffe de projet. "Nous étions très complémentaires. Nous organisions des ateliers de partage et retour d'expérience en matière de géothermie, avec des acteurs privés et publics. Nous avons mis en évidence le déficit récurrent de communication entre les uns et les autres et la nécessité de la mise en commun du savoir. "


    Facilitatrice à la Fondation Nomads
    Engagée en 2019 par la Fondation Nomads pour ses compétences de facilitatrice, Patricia Gorin y coordonne désormais la communication du projet GOH! – « Generation Of Hydrogen » - dont l'objectif est de démontrer la viabilité économique et technique d’une filière hydrogène verte 100% suisse : production d’hydrogène verte par électrolyse alimentée avec de l’énergie renouvelable, stockage et distribution via une station hydrogène, camion de 40 tonnes fonctionnant avec une pile à combustible.

    Elle est garante d'organiser la bonne réalisation de la stratégie et du plan de communication du projet, avec l’aide de ses collègues et des partenaires du projet. Les outils de communication comprennent un site internet, une page LinkedIn, un film et un dossier de presse.
    La cheffe de projet suit également le volet formation du projet, qui a fait l'objet d'un partenariat avec l'Institut fédéral des hautes études en formation professionnelle (IFFP) en 2020. Elle anime des ateliers avec des partenaires privés et publics, dans le but d'établir un référentiel des compétences et formations indispensables aux corps de métier concernés par cette nouvelle technologie. "Nomads casse les silos, commente Patricia Gorin. Mon rôle est de coordonner les différents acteurs et de m'assurer de la bonne mise en oeuvre du suivi méthodologique".
    Elle s'implique également dans un autre projet: la mise en place d'une plateforme qui vise à valoriser et quantifier l'engagement citoyen bénévole et le volontariat d’entreprise auprès d'associations œuvrant dans le développement durable, la solidarité et l’éducation. "La Fondation Nomads fonctionne comme une start-up, il s'agit d'être polyvalent et réactif ".

    La formation continue: primordiale
    La richesse du parcours de Patricia Gorin tient aussi aux formations continues qu'elle a suivies: certificats en géomatique à l'Institut des sciences de l'environnement, certificat en gestion de projet puis certificat FSEA de formatrice d'adultes en environnement, enfin diplôme IFFP pour l'enseignement de branches professionnelles. "La formation continue est primordiale", estime-t-elle.

    Un savoir-être indispensable
    De toutes ses expériences, Patricia Gorin a retiré une certitude: "Le savoir-être est une clef pour qui veut faire avancer la cause de l'environnement". Avec ses dimensions d'écoute, d'aptitude à la négociation et de gestion des émotions. "Mon travail comporte une grosse part de médiation, qui implique un esprit orienté solutions.". Au cours de ses différents emplois, Patricia Gorin s'est encore formée à des techniques de gestion innovante de projet, tels le design thinking, une démarche d'amélioration continue.

    Faire des ponts, un rôle clef
    "La transition écologique a besoin de profils généralistes, analyse Patricia Gorin. Les personnes qui peuvent faire des ponts entre les spécialistes et avec le grand public ont des rôles clefs. Des métiers d'ambassadeur de l'environnement sont en train d'émerger, pour accompagner les citoyens dans une démarche écologique." Au-delà des compétences, la transition écologique a aussi besoin d'éthique: "Elle ne pourra réussir que si chacun-e se sent responsable, les entreprises comme les individus, et que tous travaillent ensemble vers un objectif commun.".

Lionel FER, Ingénieur en transports, responsable de projet
Service de l'aménagement, du génie-civil et de la mobilité, Ville de Genève
Géographe de formation, Lionel Fer travaille comme ingénieur en transports à la Ville de Genève. Titre très technique, qui cache des activités évoluant de plus en plus vers la gestion de projet. Lionel Fer est responsable des études de mobilité et des projets qui en découlent, la dimension environnementale en étant partie intégrante. Sa fonction demande une palette de compétences techniques et managériales.

  • Insertion professionnelle
    Le parcours professionnel de Lionel Fer commence à se dessiner au moment de son travail de mémoire dans le domaine de l’aménagement urbain, la mobilité et les processus de concertation, qui débouche sur un stage dans le même domaine à la Ville de Genève. Suivent un deuxième stage dans un bureau d'études et un premier emploi chez Datacollect. Il y organise la récolte et le traitement de données liées aux trafic et au bruit. Puis, pour le compte d'un bureau zurichois, il mène des études de planification des transports et d'urbanisme. Il y apprend à piloter des équipes pluridisciplinaires, avec des spécialistes mobilité, environnement, territoire.
    Les activités
    Si le service de l'urbanisme règle les affectations du sol et la planification, celui de l'aménagement, du génie-civil et de la mobilité, qui emploie actuellement Lionel Fer, assure les aménagements prévus du réseau routier et du domaine public en général, de la conception à la réalisation. Comme responsable de projet mobilité, ce dernier prépare croquis, plans et projets et mandate des professionnels dont il vérifie les rapports techniques. Il prend position sur les variantes proposées et gère les aspects financiers. L'organisation de séances de concertation avec les partenaires institutionnels – Canton, TPG, associations d'usagers, Pro Velo, TCS – fait aussi partie de ses tâches.
    Lionel Fer est aussi chef de projet pour les questions de bruit routier. A ce titre, il a élaboré la stratégie de la ville, prévoyant zones à assainir, revêtements absorbants à poser, parois antibruits, limitations de vitesse. Il assure désormais la mise en œuvre de la stratégie.
    Pour les aménagements cyclables comme pour la prévention du bruit routier, explique-t-il, "je participe à l'élaboration d'indicateurs, tels le nombre de kilomètres de routes assainies ou d'habitants concernés. Je procède également à des observations sur le terrain, en particulier pour faire suite aux demandes de citoyens."
    Enfin, "Nous demandons parfois aux professionnels des études d'impact dans le cadre de grands projets. Il faut alors savoir présenter un brief, évaluer les résultats des études tant sur le plan de la dimension environnementale que de la gestion du trafic. Il s'agit aussi de gérer l'aspect financier de l'étude, d’évaluer le coût des infrastructures recommandées."
    Ethique
    Les activités de Lionel Fer et de ses collègues s'appuient sur un cadre légal et normatif important qu'il s'agit de connaître. Elles s'inscrivent aussi dans la continuité de la charte d'engagement de la Ville de Genève pour le développement durable, qui comprend des recommandations en matière de végétalisation.
    Compétences
    Lionel Fer consacre la moitié de son temps à mener un travail d’analyse, de conceptualisation, de rédaction ou de gestion de projet. Dans le temps restant, il se livre à des activités de coordination avec les nombreux partenaires de travail. "La démarche participative est importante, la concertation est notre lot quotidien.". Sens relationnel et autonomie sont donc primordiaux dans cette fonction, tout comme un fort esprit de synthèse.
    A quoi s'ajoutent, selon Lionel Fer, des connaissances en urbanisme, environnement et ingénierie des transports. La maîtrise de différents logiciels est aussi bienvenue: Autocad pour les aménagements, ARCGis pour traiter des données géoréférencées, telles le nombre de places de stationnement dans un périmètre par exemple. Illustrator est utilisé pour des plans à destination du grand public, et Excel pour la planification, les tableaux croisés dynamiques pour la gestion technique. Sachant toutefois que Lionel Fer peut compter sur des spécialistes de ces logiciels.
    Spécialisation technique versus gestion de projet
    La connaissance des évolutions technologiques est aussi bienvenue. "Les outils de gestion sont appelés à se développer. En ce qui concerne la mobilité, on peut désormais récupérer des données embarquées, comme un temps de parcours sur un axe routier avant et après travaux, qui seront ensuite traitées par des bureaux spécialisés. Des systèmes caméra et radars déterminent le volume et la vitesse de la circulation. Les techniciens utilisent des tablettes géoréférencées pour identifier le positionnement de candélabres. Des capteurs dans les rues détectent le passage de piétons et déclenchent un éclairage." Selon Lionel Fer, en raison précisément de ces évolutions technologiques, l'expertise technique devient plus complexe et se développe dans les bureaux spécialisés. Cette partie du travail diminue dans l’administration, cédant la place aux compétences de gestion de projet.
    Formation
    Si les responsables de projet provenaient il y a une vingtaine d'années de formations en ingénierie civile, architecture, ou architecture du paysage, les géographes y ont désormais leur place. "La vision actuelle du métier correspond plutôt à celle d'un-e chef-fe de projet, qui traite toutes sortes d'aspects différents", constate Lionel Fer. "La formation universitaire académique est une réelle plus-value, elle développe la capacité de réflexion, d'innovation, de résolution de problèmes. Quant aux facultés d'analyse critique développées, elles permettent d'affronter la complexité et de prendre des décisions en conséquence."
    Et formation continue
    Néanmoins, la formation continue est indispensable. "Il y a d'une part les aspects techniques orientés métier, normes, gestion de projet, calculs techniques. Et d'autre part, la gestion de projets complexes, à laquelle je me forme actuellement." Au préalable, Lionel Fer a également obtenu des certificats en sécurité routière et en audit de sécurité routière.

Agathe BAILLOD, Architecte urbaniste
Esplanade aménagement