Les enjeux de la Transition écologique

La théorie du Donut de l'économiste Kate Raworth est un modèle qui définit un espace compris entre le plancher social, qui permet l'équité, le progrès social et le bien-être de la population, et le plafond environnemental fixé par les limites planétaires et qu'il s'agit de ne pas dépasser. Cet espace, c'est le donut, dans lequel l'humanité peut prospérer de manière sûre.

Avec sa Charte Grand Genève en transition, adoptée le 31 janvier 2023, l’agglomération franco-valdo-genevoise place la transition écologique et sociale au cœur du projet transfrontalier. En bref, il s'agit d’atteindre au plus tard d’ici 2050 les objectifs suivants:

-> Une empreinte “carbone” ramenée à 0 (évolution énergie & bâtiments et évolution mobilité)

-> Une empreinte “matière” divisée par 5 (situation en Suisse)

-> Une empreinte “nature” égale à 0 (zéro perte nette d’habitats naturels)

-> 100 % des masses d’eau en bon état biologique (évolution de la qualité de l’eau des cours d’eau)

-> Zéro artificialisation ou consommation nette de sols (dans le canton de Genève, une superficie équivalente à 24 terrains de foot a été imperméabilisée chaque année, entre 2019 et 2022)

-> 100 % des objectifs de l’OMS pour la qualité de l’air respectés (situation à Genève)

-> Une espérance de vie en bonne santé d’au minimum 70 ans (situation en Suisse)

-> Un indice de satisfaction dans la vie plus élevé que 7,5 (situation en Suisse + UE)

-> Une baisse de l'inégalité des revenus (évolution en Suisse et Genève)

Un réseau d'élus référents engagés pour la transition (ADEME, 2023)

Ces objectifs sont ambitieux, au vu des évolutions observées depuis 2010 dans le canton (voir ci-dessous) et des 80 000 à 160 000 habitants supplémentaires attendus d’ici 2050.

Pour déterminer l’impact écologique de la production et de la consommation de la population suisse, l’étude «Empreintes environnementales de la Suisse: évolution de 2000 à 2018 » a utilisé les unités de charge écologique qui agrègent la pollution, la consommation de ressources et les atteintes à la biodiversité. Cette étude met clairement en exergue le fait que la majorité des impacts a lieu à l’étranger.

Mathis Wackernagel (Global Footprint Network) a présenté les stratégies de transformation qui peuvent catalyser la Transition écologique au niveau individuel et collectif. Et une enquête sur les besoins des élu.e.s relatifs à cette Transition (présentée lors de la 4ème rencontre annuelle du réseau GE-EN-VIE) a révélé une certaine disparité des besoins en fonction des régions et de la taille des municipalités (résultats complets au format PDF ou Prezi -> navigation à l’aide des flèches au bas de l’écran ou en cliquant sur les éléments).

Pour mieux situer les enjeux, le réseau GE-EN-VIE a préparé trois Essentiels en bref destinés aux élu.e.s:

-> Sur le climat

-> Sur la biodiversité

-> Sur la qualité de vie

Les Jeudis de l'environnement, organisés régulièrement par l’Office cantonal de l’environnement constituent également une excellente occasion de se tenir informé.e (-> supports des précédentes conférences).

Les données, les indicateurs et les projets de recherche des hautes écoles peuvent contribuer à guider la transition écologique, que ce soit pour fixer des objectifs à moyen et long terme (stratégies), ou pour identifier les moyens les plus efficaces et efficients de matérialiser la transition écologique (plans d’action).

Malgré la place croissante prise par les questions environnementales dans l’opinion publique, les dépenses consacrées à sa protection n’ont progressé que modestement; en termes relatifs, ces dépenses ont même tendance à reculer. Ainsi, la part des dépenses publiques du canton de Genève dédiées à la protection de l’environnement et à l’aménagement est passée de 3,5% en 2001 à 2,4% en 2018; elle se situe d’ailleurs en dessous de la moyenne nationale. Pourtant, diverses évaluations de la Cour des comptes de Genève soulignent l’efficacité et l’efficience des mesures déployées, par exemple en matière de gestion de l’eau potable ou de biodiversité.

La Commission prospective interdépartementale Genève 2050 a synthétisé les principaux leviers d’action publics pour réussir la transition écologique.

Informer et acculturer

Changer les référentiels et les imaginaires

Montrer l’exemple

Accompagner la mutation économique

Accompagner les changements de comportement

Arbitrer entre des enjeux contradictoires

Renoncer à certaines politiques ou certains investissements

Trouver le bon équilibre entre les mesures incitatives et les mesures plus contraignantes

La transition pour préserver la santé, créer des emplois et accroître la qualité de vie

Changement climatique, air respiré, bruit, produits chimiques, eau potable, nature : notre santé est tributaire de l’environnement. La relation entre l’environnement et la santé est très étroite et la transition écologique est un enjeu majeur de santé publique, comme l’a montré une étude approfondie de l’Office fédéral de l’environnement. Le Plan cantonal de promotion de la santé et de prévention fixe d’ailleurs 17 objectifs environnementaux à atteindre d’ici 2023.

La transition écologique est aussi génératrice de nouveaux emplois, notamment en lien avec les énergies renouvelables (+4% entre 2019 et 2020 au niveau mondial, d’après l’Agence internationale pour les énergies renouvelables). Et pour chaque gigawattheure additionnel généré annuellement par ces énergies, certains chercheurs estiment qu’une moyenne de 0,5 poste équivalent temps plein est créé. A Genève, la Fondation NOMADS accompagne cette transition vers les “emplois verts”.

-> Liste des sensibilisations en relation avec la Transition écologique

-> Liste des formations en relation avec la Transition écologique

La qualité de l’environnement influence aussi largement la qualité de vie de la population, et la Transition écologique contribue à améliorer la qualité de vie, aussi bien au niveau local que global.

CLIMAT: Viser la neutralité carbone

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, nous devons réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 60% en 2030, par rapport à 1990; en 2018, ces émissions n’avaient baissé que de 0,2% au niveau du canton de Genève (pour en savoir plus). A ce sujet, une étude de cas a analysé les risques et opportunités liés aux changements climatiques dans le Grand-Genève.

Mobilité: des actions fortes pour respecter les objectifs du plan climat (Communiqué de presse de l’État de Genève, 7.6.2022)

Énergie: atteindre la société à 2000 watts

Dans le canton de Genève, la consommation d’énergie par habitant baisse régulièrement depuis plusieurs années, mais trop lentement. Elle devrait baisser 4 à 5 fois plus vite qu’actuellement pour atteindre les objectifs du Plan directeur de l’énergie 2020-2030, qui prévoit pour 2050 une division par 3,5 de la consommation d’énergie par habitant (et un triplement de la production d’énergie par des sources renouvelables). Une multitude de projets récemment annoncés indiquent que l'offre mondiale en minéraux s'aligne sur les ambitions des pays en matière d'énergies renouvelables et d'électromobilité; mais l'adéquation de l'offre future n’est pas encore assurée, d’après l’Agence internationale de l’énergie.

-> Quelques pistes pour atteindre ces objectifs, en s’appuyant sur la recherche appliquée conduite dans les hautes-écoles.

Séminaires énergie et environnement à l’UniGE

Crise énergétique : quels enjeux pour l’économie genevoise ? (BCGE, 2023)

Un site qui s'adresse aux communes, plein d'outils, d'exemples et de documents

Mesures d'accompagnement destinées aux propriétaires, locataires et communes.

Voitures électriques, énergie solaire et chauffage renouvelable: la transition énergétique au niveau des communes.

Potentiel solaire des communes suisses: calculez combien de courant et de chaleur on peut produire à partir de l'énergie solaire dans votre commune.

Le solaire et l’éolien pour réduire l’empreinte environnementale du système énergétique suisse (blog de l’Institut des Sciences de l’Environnement - UniGE, mars 2022)

Nos défis énergétiques, Christian Brunier, Directeur général des SIG (conférence à l’INGE le 12 mai 2022.

Le bilan du plan directeur cantonal de l'énergie est en cours (État de Genève, février 2023)

BIODIVERSITÉ: développer l’infrastructure écologique

D’ici 2030, pour garantir une infrastructure écologique de qualité, nous devons augmenter la surface des réservoirs de biodiversité à 17% (pour en savoir plus). En 2019, seuls 10% des surfaces protégées ou “sous gestion” du canton pouvaient être considérées comme de haute qualité et fonctionner comme réservoirs de biodiversité.

Il nous faut également assurer les 13% de surfaces “de mise en réseau”, qui en 2019 ne couvraient que 10,5% du canton. Leur extension et le renforcement de leur qualité sont nécessaires au maintien de la biodiversité locale, et bon fonctionnement des écosystèmes et des services qu’ils nous rendent.

Les contributions des hautes écoles (HEPIA et UNIGE) au Plan Biodiversité 2020-2023.

L'infrastructure écologique du Canton de Genève : une Story Map réalisée par la Haute École du Paysage, d'Ingénierie et d'Architecture de Genève, dans le cadre de GE-21.

Inverser la tendance : climat et biodiversité (Rencontre entre le Parlement et les scientifiques, 2.5.2022)

Ressources: réduire le gaspillage

Avec des emplois situés pour la plupart dans le secteur tertiaire, Genève importe massivement les aliments, biens, matériaux et énergies consommés localement. C'est aussi le cas de la Suisse, qui importe près de 80% des matières premières* - et 100% des métaux et produits fossiles – utilisés par son économie (*si l’on tient compte de la masse de l’ensemble des matières premières extraites durant la production et le transport des biens et services importés). En 2018 chaque habitant du pays a utilisé en moyenne 13 tonnes de matières diverses (contre 8,5 tonnes en 2006). Et près de 90% de l’économie helvétique dépend de l’extraction de matières à l’étranger. Plus spécifiquement, dans le Grand Genève l’empreinte matérielle est dix fois plus importante pour la consommation que pour la production des biens et services. L’impact environnemental de notre consommation de biens a donc principalement lieu à l’étranger; or, les citoyen.ne.s se soucient tout autant des impacts environnementaux en Suisse que de ceux à l’étranger.

Une transition vers une économie circulaire s’est enclenchée, basée notamment sur la réutilisation, l'utilisation partagée et le recyclage. La part de l’économie circulaire (= part des matières premières issues de la récupération de déchets) atteignait 8% en 2000, et elle est passée à 14% en 2021.  L’Office fédéral de la statistique estime cependant que même si tous les déchets pouvaient être valorisés, ils ne couvriraient qu’un cinquième de nos besoins en matériaux.

En 2021, la consommation intérieure de matières premières (RMC) a été légèrement inférieure à celle enregistrée en l’an 2000; ceci indique une amorce encourageante de découplage absolu entre la consommation de ressources et la croissance économique.

Une étude de l’EMPA a quantifié les émissions de gaz à effet de serre que la consommation intérieure de matières première provoque. Dans le schéma ci-dessous, les domaines en vert clair sont ceux sur lesquels le comportement de chaque citoyen·ne a une influence directe, les autres domaines étant plus dépendants des entrepises et des administrations publiques.

SIG & OCEN (mars 2022). ACCÉLÉRATION DE L'ÉCONOMIE CIRCULAIRE DU GRAND GENÈVE, Lot 3 – Proposition de feuille de route pour une économie circulaire

Transition écologique : boîte à outils des élus (Ministère de la Transition écologique, mai 2022)

Plan d'actions EcomatGE. Valorisation des déchets minéraux de chantier dans la construction (novembre 2021)

Compte rendu de l'Atelier n°12 de Genie.ch : Ecologie industrielle et économie circulaire - ZIBAY ECOPARC (mars 2022)

Enjeux de l’énergie grise dans les bâtiments et aperçu de solutions pour la transition écologique. François Guisan (SEED next generation living), Séminaire Énergie-environnement organisé par le groupe Systèmes énergétiques d'UNIGE (mai 2022).

Bon à savoir: En Suisse, 87% des personnes déclarent que la durabilité joue un rôle moyen ou important dans leurs achats. Elles prennent en compte les labels de durabilité et une large majorité est prête à payer plus cher pour des produits durables.

Pour en savoir plus…

Olga Villarrubia vous explique dans une vidéo de 5 minutes (tournée le 10 novembre 2020) le fonctionnement, les réalisations et les projets de la plateforme du réseau GE-EN-VIE.

Découvrez également les indicateurs de l’environnement (Observatoire GE-EN-VIE), ainsi que les recherches des hautes écoles en lien avec les politiques environnementales (Laboratoire GE-EN-VIE).

documents cadre des politiques publiques de l’environnement dans le canton de Genève

Communiqués de presse