12ème newsletter du réseau GE-EN-VIE / juillet 2023

Le bruit dans le canton de Genève

Analyse systémique et cartographique du bruit sur le territoire cantonal

La pollution sonore a des conséquences graves sur la santé. Elle est par exemple source de stress, contribue à une baisse des performances cognitives chez l’enfant, et favorise les problèmes cardiaques. En Suisse, on estime que le bruit lié au trafic est responsable de la perte de 69 300 années de vie en bonne santé.

Dans de son travail de certificat, Léonard Dharan s’est penché sur la problématique du bruit dans le canton de Genève. À l’aide du cadre conceptuel DPSIR, il a pu établir des relations causales entre divers indicateurs, tels que l’exposition au bruit, le potentiel dépassement de valeurs limites, la présence ou non de revêtement phono-absorbant, ou la proximité de zones calmes comme un parc ou une forêt.

Ce travail révèle par exemple qu’en se basant sur les critères de l’OMS, quatre personnes sur cinq dans le canton vivent dans des zones où le bruit des transports les expose à des niveaux sonores supérieurs au seuil de 53dB, au delà desquels les risques pour la santé sont susceptibles d'augmenter. Mais aussi qu’une grande partie des lieux habités se situe à moins de 10 minutes d’un lieu calme permettant de se ressourcer.

Ce travail a été réalisé dans le cadre d'un stage au Service de l’air, du bruit et des rayonnements non-ionisants de l’État de Genève (SABRA), sous la supervision de Lucie Baillon, avec un suivi académique d'Anthony Lehmann de l'Université de Genève.

Niveaux de bruits du trafic routier, aérien et ferroviaire de jour (gauche) et de nuit (droite)

Infrastructure écologique du Grand Genève

Alors que la biodiversité diminue de façon dramatique au niveau mondial, de nombreux pays – dont la Suisse – se sont engagés à protéger 30% de leur territoire d’ici 2030. Les pays d’Europe sont dans l’ensemble sur la bonne voie, avec en moyenne 26.4% de leur territoire protégé. La Suisse, en revanche, n’a pas réussi à atteindre son objectif de 17% de protection du territoire en 2020. Et à Genève, environ 30% des quelques 15’000 espèces animales sur le canton sont menacées.

Une cartographie de l’infrastructure écologique dans le Grand Genève a permis d’établir un diagnostic de la biodiversité du territoire. Elle révèle les zones à protéger en priorité en fonction 1) des espèces présentes ou potentiellement présentes, 2) de la qualité des milieux, 3) des connexions actuelles et potentielles entre les zones les plus riches en biodiversité, et 4) des services écosystémiques (comme le stockage de CO2 ou la pollinisation). Cette cartographie facilite l’identification des zones à préserver en priorité pour contribuer à la réalisation des objectifs de la charte Grand Genève en transition récemment signée.

Pour en savoir plus, découvrez cette storymap, ainsi que la synthèse du projet GE-21 réalisé en collaboration avec le canton de Genève, la Région de Nyon et le Pôle métropolitain du Genevois français.

Gestion des plantes invasives sur le territoire franco-suisse

Les espèces invasives jouent un rôle majeur dans l’effondrement de la biodiversité. En n’étant pas ou peu régulées par des prédateurs, des maladies ou des parasites, elles envahissent les milieux naturels au détriment des espèces locales.

Pour lutter contre les plantes invasives, sept partenaires franco-suisses, dont l’HEPIA, soutenus par huit entités locales et régionales, ont développé le projet « Stop aux invasives ». Après cinq années de travail, ils livrent leur synthèses et conclusions. Vous les trouverez en accès libre en suivant ce lien.

Exemples de méthodes utilisées: traitement thermique (gauche), arrachage (droite).

Bon été à toutes et tous !

Timothée Brütsch